L’histoire du jardin de Morjane

La naissance d’une passion
Fashion-addict et globe-trotteuse dans l’âme, je suis tombée amoureuse de Marrakech en 2012 lors de mon premier voyage là bas. Le choc a été terrible, un tel dépaysement si près de chez nous. J’y ai découvert une magnifique ville pleine de surprises et de magie, cette ville où se rencontre le monde, où le temps s’arrête l’espace d’un instant. À peine étais-je rentrée chez moi, je n’avais qu’une hâte, y retourner.
J’ai commencé à y aller de plus en plus souvent, plusieurs fois dans l’année, ça devenait vital pour moi, comme une bouffée d’oxygène pour pouvoir ré-attaquer ma vie ici de maman et de fonctionnaire territoriale.
Et puis j’y ai créé des liens, des amitiés. J’ai commencé à m’y intéresser de plus en plus. À sillonner chaque rue, chaque recoin de la médina, chaque hôtel et riad, chaque restaurant, chaque quartier.

Voyage après voyage …
Et j’y ai surtout découvert l’Artisanat Marocain, connu dans le monde entier pour sa jolie décoration, ses magnifiques Takchitas, ses authentiques paniers de pailles et surtout ses ancestrales babouches. J’avais justement l’habitude que ce soit en Tunisie ou au Maroc, de rapporter avec moi, de chaque séjour, une paire de babouches, mais arrivée en France, je n’arrivais pas les porter, à chaque voyage, je me lançais dans une nouvelle recherche, qui était de trouver La Babouche, authentique, mais assez stylée quand même pour pouvoir oser la porter, j’en prenais une paire à chaque fois voir deux, mais il lui manquait toujours quelque chose pour pouvoir oser aller au travail avec. Elles étaient trop authentiques, trop orientalisées, pas assez mode à mon goût. Et au fils des années, je commençais à m’imaginer La Babouche idéale, celle que l’on devrait toutes pouvoir avoir aujourd’hui. Jusqu’au jour où j’ai rencontré les bonnes personnes à Marrakech. Et d’une idée, on en a fait un prototype. Il y a eu la démocratisation de la Sneakers que l’on porte tous les jours, même avec un smoking, et moi je suis convaincue qu’il peut y avoir aussi une démocratisation de la Babouche que l’on pourrai porter aussi tous les jours en robe longue ou en jeans, sans avoir à attendre un mariage oriental ou mardi gras ou une occasion particulière pour pouvoir porter des babouches. Accompagnée de mon acolyte, mon mari, celui qui partage mes voyages, je rêvais en secret d’une reconversion professionnelle, fonctionnaire dans la fonction publique territoriale, depuis 23 ans maintenant, je me suis toujours demandé si j’étais vraiment à ma place. Je rêvais en secret d’ouvrir ma boutique dans la création, et la vente de babouches et d’accessoires de mode le tout fait à la main. À force d’en ramener dans mes valises à chaque séjour, l’idée mûrissait dans ma tête de plus en plus sans jamais la dévoiler.
Et puis un jour j’ai suggéré cette idée que j’avais a mon mari, à mes enfants.
Et c’est à partir de là que nous avons pris un dernier avion pour Marrakech, pour nous lancer dans cette aventure. J’ai commencé avec quelques babouches, dix-huit exactement, que j’avais fait faire à la volée, juste pour essayer, et que j’avais rapporté dans mes valises, juste pour voir si elles allaient plaire. Et je ne regrette rien. Pour la première fois de toute ma vie, je fais un métier que j’aime par dessus tout, a l’aube de mes 41 ans, le challenge que je m’étais lancé contre moi-même est déjà gagné.
Pour le reste, on verra bien.
